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Performances des flottilles de pêche françaises

2 nouvelles études pour une transition écologique et sociale du secteur

bateaux de peche

Performances des flottilles de pêche françaises

Deux nouvelles études, pour une transition écologique et sociale du secteur

Le pôle halieutique, mer et littoral de l’Institut Agro, en partenariat avec AgroParisTech publie deux nouvelles études réalisées dans le cadre du programme TransiPêche (Scénarios de transition écologique et sociale des pêches françaises). Ce travail est mené au sein du Groupement de recherche partenariale pour une pêche durable, qui associe les instituts de recherche précité, l’EHESS-CNRS, Université Paris 2 Panthéon ASSAS, l’association Bloom, le Shift Project, et l’Atelier du point du jours.

Performance des flottilles de pêche - Résumé

Le rapport propose une approche innovante, écosystémique et interdisciplinaire, pour évaluer les performances environnementales et socio-économiques des flottilles de pêche. Il établit ainsi la première évaluation des flottilles françaises opérant dans l’Atlantique Nord-Est, en utilisant les données publiques du CSTEP et du CIEM, et en estimant pour chacune d’elle :

  • Cinq grandes empreintes environnementales, liées à : la surexploitation, la capture de juvéniles, l'abrasion des fonds marins, la captures d’espèces sensibles et l’empreinte carbone
  • Cinq indicateurs clés de performances économiques et sociales : l’emploi, les salaires, la valeur ajoutée, la rentabilité, et le recours aux subventions publiques (dont détaxe de la TICPE).

Ce premier diagnostic systémique met en évidence des contrastes forts entre flottilles :

  • Les flottilles côtières utilisant les arts dormants (lignes, filets, casiers) ont globalement un bon bilan environnemental, et une excellente performance en matière de création d’emplois et de valeur ajoutée. Elles sont néanmoins responsables de l’essentiel des captures d’espèces sensibles, notamment de mammifères marins par les fileyeurs et d’oiseaux par les palangriers.
  • Les chaluts de fond hauturiers et industriels (12-24m et >24m) ont une empreinte environnementale forte, notamment en matière de captures de juvéniles (50% du total, pour 34% des captures), d’abrasion des fonds marins (73%) et d’émission de CO2 (57%). Pour 1000 tonnes de poissons produits par la nature, ils génèrent de l’ordre de 3 fois moins d’emplois et 3 fois moins de valeur ajoutée que les navires côtiers aux arts dormants.
  • Les chaluts et sennes de fond côtiers (<12m) ont une empreinte environnementale rapportée à la tonne débarquée encore plus élevée. Mais leur performance économique et sociale est bien meilleure, équivalente à celle des arts dormants.
  • Les chaluts pélagiques, essentiellement hauturiers et industriels, ont un bon bilan environnemental, mais des performances économiques et sociales désastreuses. Ils génèrent 10 fois moins d’emplois et de valeur ajoutée que les côtiers aux arts dormants.

Enfin, les dragueurs polyvalents sont une empreinte environnementale globalement faible et des performances économiques et sociales relativement fortes.

L’analyse montre également que les subventions sont aujourd'hui captées par les navires les moins producteurs de richesse, les moins générateurs d’emplois et les plus impactant. Elle établit une base de données précieuse pour un pilotage stratégique du secteur et pour la construction de scenarios de transition vers la pêchécologie.

 

Publié le : 22/01/2024